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mardi 23 janvier 2018

Le chat...

Il est là tout près, sur la table qui me sert de bureau
Un moment contre mon bras
Couché dessus le bras
Puis le voici assis, sa queue entoure ses grandes pattes
Il est tout contre ma poitrine
Sa tête se penche, se penche encore
Mais elle ne tombe pas
Contre ma poitrine j'entends son ronronnement
Ensemble nous respirons
Alors il dresse vers moi sa petite tête
La renverse en arrière, il me regarde
Les yeux dans les yeux
Tout simplement...




jeudi 19 janvier 2017

Le petit chat d'un jour

Un jour, sur le chemin de Compostelle, un passage difficile entre France et Espagne, la fatigue d'un voyage à pieds déjà si long, et puis ne pas parler espagnol, et puis la pluie, et puis... l'envie poignante de rentrer à la maison.
La veille il y avait eu Janine, accueillante au gîte de St Jean Pied de Port, c'est fou quand cet espace s'ouvre entre deux personnes ! Je ne montrais ni ma peine, ni ma souffrance, et mes larmes ne coulaient que dans la solitude du chemin, mais j'ai si bien senti tout son corps, recevoir, caresser, consoler, dans le silence, comme si de rien n'était. Ouahhh, ça c'est très fort ! Elle m'avait aussi donner quelques conseils : avec ce temps ne pas aller seule par la montagne, préférer alors la route pour se rendre à Roncesvalles.
J'avais pris rendez-vous avec un petit groupe de filles, mais le matin à l'aube, j'ai attendu en vain, alors j'ai pris la route...

Me suis arrêtée, la frontière passée, sur un parking. Que cet endroit était sale et inhospitalier ! Flaques boueuses tachées d'hydrocarbures, poutres métalliques, rouilles, tout le désastre de la civilisation me pénétrait. Mais il y avait nécessité, un peu me reposer, poser le sac, manger...
J'étais là, assise du bout des fesses, lorsqu'est arrivé un petit chat... doux jésus, il était si maigre, borgne, dépoilé. Ouahhh la vague ! Incommensurable vague, la misère, la souffrance, la peur, je ne pouvais plus y résister, elle m'a emportée comme elle emportait tout en cet endroit, croisement de lignes invisibles...

Puis, j'ai donné à manger à ce pauvre minou, l'ai caressé, lui ai parlé : « Je ne peux pas t'emmener, il faut que j'y aille ». Alors, sans plus me retourner, j'y suis allé.