Bisous, bisous

Comme ils aiment les histoires bien construites, avec un commencement et une fin, surtout qu'il n'y ait pas d’ambiguïté sur la fin, que cela vous fasse une morale que l'on pourra répéter longtemps encore. Les morales finissent par s'user, il faut les rafraîchir, mais le principe est toujours le même. 

 

Apporter à ces cerveaux dans les bocaux une sensation de confort, de sécurité, promesses de demain, promesses de progrès. Sur l'écran géant... parfois rien que des mots : bisous, bisous. En vérité des bits diffusant un langage binaire, répétitif à l'infini. 

Alerte !

Ils sont tous en danger !

Les loups, les ours, les chevaux sauvages, les requins, les dauphins, les cabris chez le voisin, tous ! Les immigrés, les syriens, les africains, les gens des îles, tous !

L'étranger !

Depuis tout ce temps à opposer la vie à la mort, la mort à la vie, voilà que tout nous est devenu étranger, dangereux, le mot même, le son.

Des cerveaux dans des bocaux, des cerveaux connectés par des réseaux, des bocaux sur des étagères... 

 

De l'homme et de la femme, de la femme et de l'homme

Un habitant de l'ombre des bois, bien plus profond que l'ombre de l'homme.

Il arrive parfois que l'on porte en son sein un enfant mort-né, il faut alors l'expulser.

 

C'est toujours le désir de l'homme que la femme accueille ou pas.

La femme ne peut-elle pas déclencher en l'homme le désir ?

La grande déesse, la créatrice fait cela, mais c'est la femme, la créature, qui prend le désir de l'homme ou pas. J'ai vu cela à chaque fois, la créature réveillée, animée par le désir en l'homme, soumise ensuite n'ayant pas compris que la déesse créatrice du désir en l'homme l'habite.

De la curiosité

Curiosité vraiment que cet esprit
Qui dans sa totale imperfection
Ses tribulations, hauts et bas
Puisse penser qu'au-delà
Tout est bon qui l'accueillera.


Ce genre d'accueil existe bien-sûr
C'est la dissolution
C'est pas à ça qu'ils pensent, bien-sûr
L'idée de ne plus être, de n'avoir jamais été
Le néant quoi, c'est pas leur truc !


La naissance est une proposition
Une mise au travail dans laquelle
Le créateur et sa créature
Peuvent se rencontrer
Ce n'est gagné !

De l'invisible

La raison a repoussé derrière le rideau tout ce qu'elle ne peut pas ranger dans des cases, en des définitions et explications. Ses adeptes inconditionnels prétendent qu'il n'y a rien d'autre, ce qui ne peut s'expliquer n'existe pas, illusions, fantasmagories, imaginaires. Voilà !

Il y a ceux qui réagissent à cette dictature, et qui offrent leur visage aux vents, aux souffles, aux sens, ceux-là sont mus par une foi qui leur donne à penser que... le monde invisible est tout amour, que les forces inconnues ne leur veulent que du bien, qu'au-delà de la raison et des explications le merveilleux est gracieux. Et même tiens, jouons comme des enfants, jouons avec ces forces, jouons puisque tout est illusion !

Hé non !

Tout d'abord ce qui est parfaitement inconnu à nos sens, ce que nous ne pouvons ranger dans nos tiroirs, ce qui ne nous rappelle rien, provoque et dans nos corps et dans nos esprits, une tourmente, une peur si grande, un rejet. Chuchotements sous l'escalier...

Dépasser n'est pas régresser

C'est étrange, étrange hostilité

Abandon et hostilité

Là où je vais, je vais seule.

Ils ont dit ...

Ils ont dit l'incommensurable, l'innommable...

Juste parce que la peur les a tenus derrière la porte

Et les plus téméraires ayant collé leur oreille sur l'huis

Comme pour voler un secret plutôt qu'entrer

Ceux-là n'ont de cesse de prodiguer conseils

Et cela vous fait les interdits.