vendredi 20 janvier 2017

De la connaissance qui libère

La montagne longtemps a grondé
Un grondement sourd
Une onde avec un centre
La montagne entre les deux fleuves.

Personne pour l'entendre
Enfin... presque
D'un coup cela a cédé
Des pans entiers écroulés.

Alors les eaux ont tout emporté.

Comme ils ne savaient pas
Se nourrir de prana
Ils sont morts de faim.

jeudi 19 janvier 2017

De la cohérence et de ses bénéfices

Le mensonge
Associé à un certain niveau de cohérence
Passe comme une lettre à la poste
Il suffit de s'affirmer par ce mensonge
Dans une posture clairement définie.

Seule l'esprit clair peut voir cela
Sans émotion, juste voir.

Petite soeur

A ma sœur très contente de me dire :
Ouais, tu ne manges plus de viande, plus de fromages, tu dis que les animaux souffrent.  Et les carottes que tu manges ! Elles ne souffrent pas elles ?
As-tu déjà entendu un champ de carottes beugler ou hurler comme le cochon qu'on égorge ?
Elle ne dit mot.
Eh bien vois-tu quand mon voisin répand pour la énième fois ce produit qui tue, que toutes les plantes meurent, que la terre reste nue durant des mois (que c'est ce qu'il veut, ne pas avoir à désherber! Qu'ils aiment les cours en béton !), pendant, après qui est aussi avant le prochain traitement, j'entends, je sens, toute cette souffrance liée à la destruction, à la connerie, à l'incohérence de la plupart des pratiques humaines.
C'est virtuel ça ! Tu penses à ça, c'est virtuel !
Non ! Ce qui est virtuel c'est ce niveau d'insensibilité, de déconnexion qui fait que les gens puissent encore consommer des produits issus de la souffrance animale, le savoir, et ne pas s'en trouver mal.
 

Le petit chat d'un jour

Un jour, sur le chemin de Compostelle, un passage difficile entre France et Espagne, la fatigue d'un voyage à pieds déjà si long, et puis ne pas parler espagnol, et puis la pluie, et puis... l'envie poignante de rentrer à la maison.
La veille il y avait eu Janine, accueillante au gîte de St Jean Pied de Port, c'est fou quand cet espace s'ouvre entre deux personnes ! Je ne montrais ni ma peine, ni ma souffrance, et mes larmes ne coulaient que dans la solitude du chemin, mais j'ai si bien senti tout son corps, recevoir, caresser, consoler, dans le silence, comme si de rien n'était. Ouahhh, ça c'est très fort ! Elle m'avait aussi donner quelques conseils : avec ce temps ne pas aller seule par la montagne, préférer alors la route pour se rendre à Roncesvalles.
J'avais pris rendez-vous avec un petit groupe de filles, mais le matin à l'aube, j'ai attendu en vain, alors j'ai pris la route...

Me suis arrêtée, la frontière passée, sur un parking. Que cet endroit était sale et inhospitalier ! Flaques boueuses tachées d'hydrocarbures, poutres métalliques, rouilles, tout le désastre de la civilisation me pénétrait. Mais il y avait nécessité, un peu me reposer, poser le sac, manger...
J'étais là, assise du bout des fesses, lorsqu'est arrivé un petit chat... doux jésus, il était si maigre, borgne, dépoilé. Ouahhh la vague ! Incommensurable vague, la misère, la souffrance, la peur, je ne pouvais plus y résister, elle m'a emportée comme elle emportait tout en cet endroit, croisement de lignes invisibles...

Puis, j'ai donné à manger à ce pauvre minou, l'ai caressé, lui ai parlé : « Je ne peux pas t'emmener, il faut que j'y aille ». Alors, sans plus me retourner, j'y suis allé.

De la chute

Tomber dans la justification

De ce que l'on fait
Qu'on ne devrait pas faire

Encore, ce que l'on ne fait pas
Alors qu'on le devrait

C'est un risque majeur
Pour le chercheur.

De ma terre lointaine

C'est que tu ne vois pas, ce que je vois
Ce que je vois, au-delà
Que sans cesse et sans relâche
Je cherche à mettre en mots
Pourquoi ?
Parce qu'il me faut le faire
Je suis venue pour ça
Jamais je ne remettrais en cause ce fondement.

Tu ne vois pas, alors pourquoi te permets-tu de me juger ?
Je ne t'en veux pas
Cela me parle de toi
Ainsi je te vois, te déplacer, te dresser, te voilà accroupi...
Te voilà...

mercredi 18 janvier 2017

Terres minières

C'était une terre noire
        Ceux qui en avaient gardé le souvenir
Disaient, terres minières
Noire et salissante
Qui ne sentait pas bon
Odeur putride, et acide
Qui collait au contact
Une terre morte
Et celui qui la voyait
Cette terre moribonde
Au ventre vide
Celui-là
Comprenait immédiatement
Ce qu'est le vivant : naissance et mort.