La
tension de devoir prouver, de devoir convaincre, de devoir enchaîner
des idées.
La
tension de devoir appartenir à une société, à un groupe
d’intérêts, d'opinions, un groupe d'amis et même une famille.
Tout
cela me quitte, et les peurs qui vont avec.
Toi,
je te rencontre où je suis. Construction
mentale ? Tout
est mental Et
dans le mental, des niveaux Cristallisation
dans des schémas rigides Maintenus
par des conditionnements ignorés Fleuves
souterrains de l'inconscient Jaillissement
de l'énergie fluide Perçue
dans la vibration. L'image
de toi, bien sûr qu'il y a toujours une image pour l'esprit Est
de cette nature vibratoire Transparence
d'un sourire Densité
de la concentration Vacuité
d'un espace libre.
Ce
qui est conformiste, tu le reconnais à sa forme lisse Bien
léchée ! Ce
qui est inquiet, tu le reconnais à sa forme recroquevillée Que
va-t-il encore se passer ? Ce
qui est éveillé, tu le reconnais à sa lumière, elle n'éblouit
pas Lumière
toute intérieure...
Oh
doux chant de mon amour, c'est bien à ce niveau Que
tu vibres Au cœur, là où rien de mauvais ne peut arriver Ni
salir, ni détruire, ni quitter En
cela de toute éternité Sans
jamais se séparer.
C'est
au cœur de la nuit Alors
que l'agitation humaine a cessé Que
j'entends ce que d'abord je ne reconnais pas Est-ce
le vent qui se lève ? Ou
bien un rideau de pluie qui arrive ?
La
cascade... Pas
celle qui dévale l'aplomb de la montagne Encore
que... Elle
aura couru la petite plaine en divers lits Qu'elle
a creusé au fil des temps.
Et
la voici, s’engouffrant dans les profondeurs Que
les anciens ont nommé les Grègues Je
connais cet endroit pour y être descendu Avec
les chiens je l'avais découvert Seule,
sans les chiens, je l'avais exploré.
Une
ancienne sente ravagée d'éboulements De
détritus aussi ! Et j'entends leurs rires gras Clamer
que la tempête a nettoyé les ravines ! Monstre
que vous êtes, tout m'est revenu De
vos façons de tout jeter dans les ravines !
Une
descente vertigineuse entre immondices Roches,
terres, végétaux ne cessant de reprendre Ce
territoire, ce gouffre, cette bouche immense Grande
ouverte en cette gorge se précipitant vers l'océan Se
tenir aux racines, glisser, descendre encore.
Arrivée
tout en bas, une dernière cascade Un
lac, une rivière... A
cette heure de la nuit, c'est tout cela Qui
se donne à entendre Le
monde se donne à entendre.
Bien
avant qu'il ne se montre à voir. Quelque
barrage aura cédé Le
ronflement sourd a baissé d'intensité Au
ciel les étoiles depuis des milliers Des
milliards d'années...
Le
degré d'inconscience des gens Je
parle bien de l'inconscience de la gravité De
la situation qui est nôtre Est
en lien direct avec le niveau d'égotisme Qui
est le leur.
Je
parle bien de cette futilité, de leurs rires gras La
sagesse a toujours quelque chose de grave Même
quand elle fait des pirouettes Tellement
contents d'eux, c'est à gerber Et
vrai, je gerbe.